Fin du monde – 77 jours

Je vous avais parlé ici d’un très bon polar-SF pré-post apocalyptique publié chez sonatine. Il s’agissait de Dernier meurtre avant la fin du monde, de Ben H. Winters. Voici donc le deuxième volet de la trilogie : J-77.

WintersComme vous êtes fidèles et attentifs vous vous souvenez bien entendu que la douce Maïa est un énorme astéroïde qui va bientôt s’écraser sur la Terre, anéantissant toute forme de civilisation. L’impact est prévu dans 77 jours, du côté du Pakistan, mais tout le monde va être touché.

Quant à la civilisation, elle commence déjà à battre sérieusement de l’aile. Comme plus personne ne fait son boulot, plus d’électricité, plus aucun service, plus d’école, plus d’hôpitaux, presque plus de police. Et comme dit un personnage, attendez de voir ce qu’il va se passer quand il n’y aura plus d’eau …

Malgré cela, des réfugiés par milliers fuient l’Asie du sud-est, espérant survivre aux US, où nombreux sont ceux qui ne désirent pas, mais alors pas du tout, partager le peu qu’il restera avec ces métèques …

C’est dans cette atmosphère de fin de monde que Hank Palace, qui n’est plus flic puisqu’il n’y a plus de police, envers et contre tout, décide de tenir la promesse faite à son ancienne baby-sitter : retrouver son mari disparu brutalement. Martha en est persuadée, il ne peut être parti que pour une noble cause. Mais reste-t-il des causes nobles dans un monde en totale déliquescence ?

Voilà une suite qui tient les promesses du premier volume, pour une série qui, normalement, ne devrait pas s’éterniser au-delà de la trilogie annoncée ! L’intrigue est classique, mais ce qui compte, comme dans le premier, c’est le contexte.

Benjamin Winters continue à creuser sa situation de départ : Que ce passe-t-il si la fin du monde est connue et inévitable ? Essentiellement, c’est le bordel ! Chacun pour soi, les égoïsmes individuels et collectifs s’exacerbent, chacun s’arme et cherche à assurer sa survie, et éventuellement celle de sa famille, quitte à trucider le voisin, ou quiconque pourrait venir puiser sur ses réserves.

Est-ce bien comme cela que ça se passerait ? On n’en sait rien, et ce n’est pas important. Ce qui est important c’est que c’est comme ça que l’envisage un écrivain américain … Ce qui en dit beaucoup sur sa vision de la société actuelle, avec ou sans astéroïde. Avec aussi quelques lueurs d’espoirs quand même, quelques grands gestes au milieu d’un océan d’égoïstes et de fous plus ou moins illuminés.

Malgré tout, Hank tient à la civilisation, pour laquelle il a une définition personnelle mais intéressante : pour lui, le ciment de la civilisation ce sont les promesses et les paroles tenues. C’est pour ça que, bien qu’il sache que cela ne sert à rien, il s’obstine, malgré tout.

Et comme dans le premier volume, cette question lancinante qui ne quitte pas le coin de mon cerveau : « Qu’est-ce que je ferais à sa place ? ». A bientôt pour la FIN.

Ben H. Winters / J-77 (Countdown city, the last policeman, book II, 2013), Super 8 (2016), traduit de l’anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec.

7 réflexions au sujet de « Fin du monde – 77 jours »

  1. gabbrielle

    « Fidèle, fidèle je suis resté fidèle
    À des choses sans importance pour vous »
    […]
    Fidèle, fidèle, je suis resté fidèle
    À des riens qui pour moi font un tout
    […]
    Fidèle, fidèle pourquoi rester fidèle
    Quand tout change et s’en va sans regrets
    Quand on est seul debout sur la pass’relle
    Devant tel ou tel monde qui disparaît
    Quand on regarde tous les bateaux qui sombrent
    Emportant les choses qu’on espérait
    Quand on sait bien que l’on n’est plus qu’une ombre
    Fidèle à d’autres ombres à jamais.  »

    😉

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