Apocalypse now à Cotton’s Warwick

L’Angleterre, Séville un soir de match de foot mythique, et maintenant l’Australie avec Bienvenue à Cotton’s Warwick. Michaël Mention est vraiment partout.

mentionCotton’s Warwick, bled écrasé de chaleur paumé dans le désert australien. Y survivent une douzaine d’hommes, chasseurs, éleveurs, employé de l’abattoir et Quinn, ripoux local qui maintient un semblant d’ordre et traficote. Plus Karen qui sert des bières dans le pub. Karen fantasme de tous, protégée par Quinn qui sait que la communauté est au bord de l’explosion et que la jeune femme pourrait être le détonateur.

Mais c’est d’ailleurs que va venir la déflagration.

Au premier degré de lecture, vous avez là un court roman qui vous balaie comme le souffle brulant d’une tornade de sable. Quelques pages de calme, puis l’explosion, la chaleur infernale, l’accélération de la catastrophe jusqu’à ce que mort s’en suive. Avec une impressionnante maîtrise dans la montée du crescendo, et une construction très musicale avec ses moments « fortissimo », et ses chutes brutales vers des « piano » qui ne sont là que pour faire vibrer les nerfs avant l’explosion suivante.

Mais attention, autant vous avertir, comme dirait l’autre, « on se risque sur le bizarre » et « Faut r’connaître… c’est du brutal !».

Ensuite, une fois passé le plaisir brut, je ne peux m’empêcher, par pure curiosité, de me demander ce qui a bien pu être à l’origine de ce roman. Je vois bien la dimension de conte, l’image de la nature qui, toute en sauvagerie, vient se venger de ce que lui fait subir l’homme (et je ne vous en dis pas plus). Mais pourquoi dans ce décor-là ? Et pourquoi de cette façon-là ?

cocci-05Des interrogations qui n’ont diminué en rien mon plaisir de lecture, mais qui m’intriguent. Il faudra que j’en cause avec Michaël Mention la prochaine fois que j’aurai l’occasion de le croiser.

Michaël Mention / Bienvenue à Cotton’s Warwick, Ombres Noires (2016).

7 réflexions au sujet de « Apocalypse now à Cotton’s Warwick »

  1. Françoise

    La bière chaude c’est un cauchemar… Cela dit, je suis Michaël Mention depuis un moment et il faut bien reconnaître que c’est un écrivain surdoué. Bien sûr, après une phrase comme ça, on attend le « mais ». Et il y en a un : je trouve (avis perso bien sûr) qu’il a un peu trop tendance à utiliser certains procédés, toujours les mêmes. Comme il est doué, il surfe sur sa facilité à écrire et ça se sent (enfin disons que moi je le sens). Et là, pour moi, la sauce n’a pas pris. Alors peut-être est-ce la faute de ma pile à lire qui m’incite à ne pas insister si je ne rentre pas tout de suite dans un roman, mais j’ai lâché assez vite l’Australie pour me mettre à l’Irlande de Stuart Neville qui me faisait de l’oeil depuis un moment. Et puis le petit Michaël arrivait juste après le dernier Victor del Arbol, succession difficile, faut bien le dire…

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